Besoin de se vider la tête (pv Noé)

Il y a des journées où tout va de travers, des journées qu'on peut croire maudite. Des journées où on se dit que l'on aurait mieux fait de rester coucher sous la couette. Quand on ne travaille pas on croit avoir une journée de pause, une journée de répit. Dimanche, cela fait des mois et des mois que je n'ai pas eu une journée de repos. Et pourtant j'en avais rêvé et aujourd'hui qu'elle est là je me sens si seule, si triste. Depuis que j'ai appris pour ma tumeur j'ai l'impression de me retrouver dans le flou le plus total. Bien évidemment personne n'est au courant et j'ai bien l'intention de le garder secret mais je sais que tôt ou tard je ne serais plus capable d'assumer mon travail de neuro chirurgien. Quand on est chirurgien, qui plus ai neurochirurgien, on se croit invincible, on se dit que pour nous les tumeurs ne nous tomberont pas dessus, et pourtant ces saloperies ne font pas de différences ni de quartiers, elles sont sournoises au plus au point. Ce matin je me suis levé aux aurore. N'ayant pas très faim je n'ai pas prit le temps de déjeuner. J'ai décidé d'aller courir en foret. Quand je cours j'oublis tout mes problèmes, je me sens vivante, j'arrive à faire le point. C'est avec mes écouteurs dans les oreilles que je commences à courir. Ici je suis au calme, personne pour me juger, pour dire que je suis un tyran sans cœur. Cela fait une demi heure que je cours quand je sens soudain quelques choses me déséquilibré, je n'ai pas le temps de me rattraper que je me retrouve par terre. C'est tout en pestant que je m'assois pour me retrouver nez à nez avec un chien

"Espèce de cabot de malheur. J'imagine que tu es content de toi."

Ma voix n'est pas méchante au contraire elle est douce. Ce chien n'est qu'un chien. Doucement je lui caresse la tête. Il porte un collier.

"Je crois que tu as semé ton maitre. Il doit te chercher."

Je me lèves enfin c'était ce que je voulais faire quand je ressentit comme un vertige et une douleur à ma tête. Je porte ma main à mon front pour m'apercevoir que je saigne je grognes

"Je ne sais pas ce qui pourrait être pire..."

Non loin j'entends des pas commencer à approcher. Je fais en sorte de cacher avec mes cheveux ma blessure et de me relever. J'ai envie d'avoir la paix. J'ai pas besoins d'une âme charitable me disant qu'il faut que j'aille à l'hôpital. Je suis une grande fille je sais ce que je dois faire.

Aujourd’hui c’était son jour de repos. Noé avait donc dormi plus longuement que d’habitude. Et il en avait besoin, être interne en chirurgie au Seattle Grace n’était pas de tout repos. Le jeune homme avait fait une grasse matinée pour récupérer ses heures de sommeil en retard, et pour une fois, il avait l’impression de se lever en étant vraiment reposé. Même plus, il sentait en lui qu’il avait un trop plein d’énergie. Quand il était jeune, on avait diagnostiqué le petit Noé comme hyperactif. Il était incapable de rester une minute en place et avait constamment ce besoin de bouger. Son père l’avait donc mis au sport, ce qui calmait fortement le jeune garçon tout en lui permettant d’évacuer son énergie. Et ça ne l’avait jamais quitté. Depuis qu’il était enfant, il faisait beaucoup de sport, dés qu’il avait un moment de libre d’ailleurs.

Noé regarda l’heure et décida qu’il avait bien le temps d’aller courir un peu. Et puis après tout, ça ne pourrait lui faire que le plus grand bien. Il enfila son short, un tee-shirt, mit ses baskets et sortit de la maison. Il connaissait un petit parc où il était très agréable de courir. Il décidait qu’il finira sa course là-bas. Le jeune homme repensait à sa première semaine à l’hôpital. Il s’y sentait bien là-bas et avait enfin l’impression d’être à sa place. Bien sur certains titulaires ou résidents leur menaient la vie dure, mais Noé savait qu’il pouvait tout encaisser, il n’était pas le genre de garçon bien fragile. Au contraire même.

*Cours plus vite, petit paresseux.*

Le jeune homme continuait à courir et tandis qu’il se rapprochait d’un ban, il vit une silhouette. Ca avait l’air d’être une femme. Et quand il se rapprocha, il vit qui était cette femme. C’était Meredith Grey, le chef de chirurgie de l’hôpital Seattle Grace où le jeune homme faisait son internat. Il ne lui avait jamais adressé la parole mais on pouvait dire que c’était parti du mauvais pied, du moins du coté de Noé. En effet, il n’avait pas aimé comment elle les traités, les comparant à des gamins. Ce n’était pas parce qu’ils n’avaient pas d’expériences qu’ils étaient aussi idiot que des mioches. Non le petit, n’avait pas aimé cet air condescendant qu’elle avait pris avec eux.

Mais après tout, c’était quand même sa chef, à qui il devait un minimum de respect. Quand il arriva à son hauteur, il ralentit la cadence pour finalement s’arrêter prêt d’elle. Cette femme ne lui faisait pas peur contrairement à certain de ses collègues. Ce n’est pas parce qu’elle jouait les requins, qu’elle allait impressionner Noé. Après tout, dans sa vie, il en avait vu d’autre. Son père était bien pire qu’elle, alors s’il n’avait pas craint son paternel, ce n’était sans doute pas elle qui allait l’effrayer.

*Dis un mot quand même, espèce d’idiot.*

– Bonjour Docteur Grey.

Annonça t-il en essayant de faire une voix enjouée. Mais Noé n’était définitivement pas doué pour le théâtre. Il était aussi transparent qu’un livre ouvert. Ca pouvait le desservir nottament quand il essayait de mentir.

– Vous allez bien ?

*Tu t’en fiches.*

Ce qui est bien avec les animaux et notamment les chiens c'est qu'ils nous jugent pas. Ils ne sont pas là pour nous faire des reproches sur notre attitude ou notre façon de vivre. Quand je regarde le chien qui vient de me faire tomber il y a quelques minutes je ne peux m'empêcher de repenser à Snowy. C'était le nom de mon chien. Celui qui était là quand ma mère travaillait. Il était toujours là pour moi. Quand j'étais triste, en colère, quand je tombais. A dire la vérité il me connaissait plus que ma mère. Ma mère était là s'en vraiment être là. Quand j'avais un problème se n'était pas à elle que j'allais le dire non j'allais voir mon chien. Mais un jour il c'est fait renversé par une voiture. J'avais 15 ans et depuis je mettais fait la promesse de ne plus jamais avoir de chien. Que c'était des animaux à chagrin quand ils nous quittaient. Et quand on me regarde aujourd'hui, vu le nombre d'heure que je passe à l'hôpital je ne pourrais pas avoir le temps pour un animal. J'entends une vois. Docteur Grey? Oh non ne me dites pas que je suis en compagnie d'un collègue? Je lèves mon regard pour croisé cela d'un jeune homme. Stanford... Noé. Oui c'est ainsi qu'il se prénomme. Oui je suis chef du SGH mais cela ne veut pas dire que je ne connais pas les internes. Au contraire, je sais observer et aussi reconnaitre les internes qui sont très prometteurs. Et pour ce que j'ai vu de Noé je suis certaine qu'il fera un très bon médecin. Sa voix est froide dénué de sentiment. Je ne suis pas là pour faire ami, ami, je sais que lors de mon discours les nouveaux internes ont dus me considérer comme une vraie peau de vache. Mais je sais qu'un jour ils me remercieront. Je me contente de dire

"Bonjour. Oui ça va bien, monsieur Stanford. Je suis navré de vous opportuner de ma présence en dehors de l'hôpital. Je vous souhaite une bonne journée"

Il n'y a aucune méchanceté dans ma vois simplement de la sincérité et du respect. Après tout il ne faut pas toujours se fier aux apparences je ne suis pas forcément le monstre que le jeune homme peut penser. Je pose mon regard sur le chien. Je reprends

"Il faut que je retrouve le maître de ce chien."

Bon d’accord c’était complètement idiot d’être parti du mauvais pied avec Meredith Grey. Parce que d’abord c’était le chef de chirurgie du Seattle Grace, autrement dit son patron, autrement dit celle qui peut décider de le virer. Et d’une autre part, parce qu’il l’avait jugé sans la connaître, il l’avait jugé seulement sur des paroles qu’elle avait dit à un moment donné. C’était bête parce qu’il n’était pas ce genre de mec. Il n’était pas comme ces personnes qui jugent constamment autrui sans même apprendre à les connaître. Au contraire, en plus, il était mieux placé que quiconque pour comprendre qu’on ne jugeait pas les gens aux apparences. Parce qu’il savait ce que c’était de se faire cataloguer comme ça, sans aucun jugement. Pour tout le monde, il avait toujours été cet incapable, qui ne saurait rien fait de sa vie sans l’aide de son père, ce gamin immature qui couche avec tout le monde pour oublier sa vie morne et ennuyante. Voilà comment ceux qui ne le connaissaient pas l’avait jugé.

Mais pourtant quand on prenait le temps de le connaître, il n’était pas du tout comme ça. Il s’était toujours battu pour réussir sans l’aide de personne. Il avait fait la fac de médecine sans l’aide de son père, il y était arrivé seul. Il avait réussi parce qu’il s’en était donné les moyens et pas parce que son père avait payé l’école pour qu’on le reçoit. Mais ça les gens qui ne cherchent pas plus loin, ne le savait pas. Noé n’était pas un feignant, au contraire.

*Tu t’en fiches de ce que dise les gens.*

Oui le petit Noé avait donc appris à n’en avoir rien à faire de ce que dise les gens. Il savait ce qu’il valait lui-même et c’était ça le plus important. Que des crétins, le jugent, il s’en fichait. Ce n’était pas ce qui l’empêcherait d’avancer et d’être quand même fier de lui-même. Mais il oubliait souvent que tout le monde n’était pas comme lui. Si lui avait réussi à se forger une carapace rejetant tous ces jugements, et toutes formes d’amour, d’autres n’y étaient peut être pas arrivé.

*Je ne pense pas que ce soit le cas du Docteur Grey.*

Peut être pas. Mais le jeune homme ne la connaissait pas et il n’avait pas le droit de la juger. Ce n’était pas parce qu’il n’avait pas aimé ce qu’elle avait dit sur les internes, qu’elle n’était pas quelqu’un de bien ou de respectable. Ce qu’il y avait de bien avec Noé, c’était qu’il était très franc, et il préférait mettre les choses à plat, plutôt que de mener une guerre froide.

– Ecoutez, madame, je suis désolé de mon comportement, ce n’est absolument pas professionnel de ma part.

Ce qu’il lui avait dit avant n’avait rien de très offensant. Mais il avait conscience que son comportement pouvait l’être. Il n’avait jamais su cacher ses émotions et Meredith Grey avait du comprendre que Noé ne l’aimait pas tellement, ou du moins qu’il avait un problème avec elle. C’était pourquoi le jeune homme s’était excusé. Il voulait qu’elle sache ce qu’il avait, ce qu’il pensait. Parce que ce n’était pas son genre de casser du sucre sur les gens dans leur dos, et ne pas assumer ce qu’il pensait en face.

– Je pense que vous vous trompez pour les internes. Nous ne sommes pas que des enfants, à qui il faut apprendre ce qu’ils ont le droit ou non de faire. Certes nous n’avons pas votre expérience, mais je pense qu’il ne faut pas oublier qu’on est tous des adultes.