INTRIGUE N°1 [Pv Chantal, Amélia, Noé, le patient, les tireurs]

Son nom est Charly Dawson. Il a toujours été un gamin sans histoire. Plutôt doué à l’école, jamais dans les bagarres, poli. C’était un garçon modèle. Mais malheureusement, les gens biens ne sont pas protégés contre les aléas de la vie. Pour comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui, il faut remonter à quelques années auparavant. Charly a perdu ses parents quand il était petit. Mais grâce au ciel, il avait une sœur et un frère plus grands que lui. Ils ont toujours été géniaux avec lui. Mais il y a quelques années, leur sœur Jenny, est rentré à l’hôpital dés suite d’un accident de voiture. Ce n’était pas beau à voir, mais les médecins leur avait promis qu’ils la soigneraient. Malheureusement tout ne s’est pas passé comme prévu. Et Jenny est morte.

C’était vraiment triste mais Jenny aimait la vie, et la meilleure façon de lui rendre hommage était de continuer à vivre. Mais Matt son grand frère ne se remit pas de cet accident. Charly avait toujours été quelqu’un d’influençable, ce n’était qu’un gamin après tout. Matt voulait se venger. Se venger de ces médecins qui avaient tué leur sœur. Et les années qui suivit sa mort, Matt a réfléchit à un plan. C’était comme ça qu’ils s’étaient retrouvés dans ce bloc, un flingue à la main, menaçant de pauvres gens.

Matt avait réfléchit à tout. Ils avaient amené un patient à l’hôpital, se faisant passer pour des ambulanciers. Ils avaient cachés leurs armes sous leurs uniformes. Le médecin avait vu l’urgence de ce cas et avait décidé de l’emmener immédiatement au bloc. Dans la précipitation, ses collègues et elle, n’avaient pas vu que Matt et Charly les avaient suivis. Ils avaient sortis leurs armes dés que tout le monde était rentré dans le bloc.

Charly n’avait pas un mauvais fond. Mais c’était son frère qui l’avait élevé et il devait le soutenir quoi qu’il arrive. Mais il avait tellement peur. C’était une mauvaise idée de rentrer avec des armes, et peu importe ce qu’il se passerait, lui et Matt ne s’en échapperont pas. Ils finiront surement en prison. Charly avait peur. Il aurait aimé avoir une vie simple, faire des études, avoir une femme, des enfants. Après tout sa vie ne faisait que commencer. Il avait à peine vingt ans. Mais son frère avait quinze ans de plus que lui. Il était plus mur, il savait sans doute ce qu’il faisait.

Mais lui, ne savait pas ce qu’il faisait. Il ne savait pas quoi faire. Il regardait les gens, l’air terrorisé. Ils semblaient avoir peur tout comme lui. Il tenait son flingue droit devant lui, menaçant un mec qui devait être un peu plus vieux que lui. Il attendait simplement les ordres de Matt, et le cherchait quelque peu des yeux. C’était lui le chef de l’opération. Charly n’était qu’un pion, un suiveur, un mouton.

*Dans quoi tu t’es embarqué Charly …*

Dans un mauvais plan. Un très mauvais plan.

*Sois courageux, tout se passera bien, tu es avec Matt.*

Le petit Noé s’était levé du bon pied ce matin là. En effet, toute la semaine, il serait dans le service de neurochirurgie avec le Docteur Moreno. Il n’avait entendu que de bonnes choses sur elle, et apparemment c’était un excellent chirurgien. Il ne s’était pas trompé de voie, il adorait travailler au Seattle Grace et avait enfin l’impression d’avoir trouvé sa place. C’était comme s’il n’avait plus besoin de chercher qui il était. Il était exactement là où il voulait être. Il arriva donc très en avance à l’hôpital, il voulait relire les dossiers des patients pour être au point. Il voulait être le meilleur et prouver à son titulaire qu’il avait sa place auprès d’elle. Et puis, si ça se trouve, s’il arrivait à se démarquer, elle l’emmènerait peut être au bloc avec elle.

Finalement ils n’eurent pas le temps de faire les visites, puisqu’à peine arrivée, le Docteur Moreno fut bipé aux urgences. Un cas critique arrivait, et il fallait être prêt. Le patient semblait très mal en point, et vu la tête de sa supérieure, ce n’était pas seulement une impression. Elle ordonna qu’on l’emmène directement au bloc. Noé était très calme mais dans son for intérieur, il était très excité, il allait au bloc. Avec eux, il y avait également Amélia Stuart, une résidente, et surtout sa colocataire. Ca allait sans doute être sympa de travailler avec elle.

Ce que Noé et les autres n’avaient pas remarqués, c’était que les deux ambulanciers qui avaient amenés ce cas, les avaient suivis. En fait, ils le remarquèrent trop tard. Sans que Noé ne puisse vraiment comprendre ce qu’il se passait, ils étaient là, avec eux, au boc, des flingues dans la main. Oh mon dieu. C’était quoi ce plan. Le jeune homme devait absolument rester calme, parce que s’il commençait à s’inquiéter et à avoir peur, il risquait de faire une crise.

Depuis qu’il était petit, Noé faisait des crises d’asthme. Cela s’était calmé en grandissant mais il en avait encore dans des situations stressantes. Et il fallait dire que ça s’en était une. Il prit soin de bien inspirer et expirer calmement. L’un des deux hommes leur ordonna de poser tout ce qu’ils avaient et de mettre les mains au dessus de leur tête. Noé s’exécuta. Ce n’était pas le moment de désobéir, surtout que le deuxième tireur pointait son arme sur lui.

Mais que faisait-il là ? Pourquoi faisait-il ça ? Noé ne comprenait pas qu’on puisse se réveillait un matin et décider de prendre en otage des médecins dans un bloc. Les deux hommes devaient avoir une raison d’être là, mais laquelle ? Il les observa un instant. Le premier semblait avoir la trentaine bien passé, il avait le visage dur et semblait très en colère. Quand au second, il paraissait jeune, trop jeune même. Noé avait la sale impression qu’il était même plus jeune que lui. Au contraire de l’autre homme, il semblait totalement terrorisé par ce qu’il se passait. Comme s’il savait que ce qu’il faisait était une grosse connerie.

– Pourquoi vous faites ca ?

Demanda le jeune homme d’une voix forte. Dans ce genre de situation, il ne fallait pas tenter le diable. Mais Noé était ce genre de garçon. Insolent, immature, un véritable fils à papa. Et quand on est comme ça, qu’on n’a jamais eu à affronter de situations difficiles, on a du mal à savoir comment se comporter.

Car oui, mon cher Noé, ici, face à deux tireurs, tu ne risques pas de t’en sortir en sortant un peu d’argent, comme tu l’as toujours fait.

Charly n’arrêtait pas de se demander si c’était vraiment une bonne idée d’être ici. Mais de toute façon, il ne pouvait pas abandonner, il n’avait pas le droit. Il devait suivre son frère quoi qu’il arrive. Après tout, Matt s’était occupé de lui depuis son plus jeune âge. Il avait comme une dette auprès de lui. Et l’abandonner dans un moment pareil aurait été tellement lâche de sa part. Il tenait toujours son flingue vers la même personne, ce médecin plutôt jeune. Pourquoi lui ? Peut être parce qu’il avait l’impression de lui ressembler un peu. Ils avaient aussi peur l’un que l’autre. Tandis que lui se contentait de fixer une seule personne, Matt tenait son flingue dans la direction de chacune des personnes présentes tour à tour. Il leur ordonna d’une voix forte de tout poser et de mettre leurs mains au dessus de leurs têtes. Ils obéirent. En même temps, ils ne devaient pas être assez stupides pour ne pas écouter deux mecs armés les menaçant.

Matt laissa partir une infirmière. Tant mieux pour elle, elle n’aurait pas à vivre cette prise d’otage avec la peur au ventre. Maintenant qu’ils étaient là, Charly n’était plus vraiment sur de lui. Heureusement Matt, lui accordait quelque regard de temps en temps pour le rassurer. Heureusement que son frère était là pour le soutenir sinon il n’y serait sans doute pas arrivé. Il avait cette arme mais c’était comme s’il se sentait incapable de tirer. Il n’avait pas envie de faire du mal à ces gens. Même si c’était sans doute les responsables de la mort de Jenny. Ils devaient être punir. Mais peut être ne méritaient-ils pas la punition ultime. Mais ça c’était à Matt de choisir. Charly, lui, ferait ce que son frère lui dira de faire. Il n’avait jamais été un meneur de toute façon.

Il avait toujours son flingue en direction du mec. Il put lire sur sa blouse qu’il s’appelait Noé Stanford. Peut être n’aurait-il du pas s’intéresser à son identité. Cela semble plus dur de s’attaquer à quelqu’un quand on connait son nom. Mais peu importe, il fallait qu’il se contrôle, il n’était pas là pour faire des sentiments. Il fallait qu’il se concentre à nouveau sinon ça n’irait surement pas. Et puis, il voulait que Matt, son frère, soit fier de lui, pour une fois, et qu’il ne croit pas que Charly soit un incapable. Ce Noé leur demanda d’une voix forte pourquoi ils faisaient ça. Il avait de l’audace quand même. Ou alors il était juste inconscient.

Tout comme cette fille qui commença à parler, presque immédiatement après lui. Mais elle avait l’air de se ficher de leur motivation, elle pensait au patient plutôt. Oui c’est vrai qu’il était dans un sale état, le jeune homme avait pu s’en rendre compte quand il jouait les ambulanciers. Les machines commencèrent à s’emballer. Ce n’était surement pas très bon pour le patient ça. Est-ce que lui devait payer pour les erreurs que les médecins avaient faites ? Surement pas. C’était une victime lui aussi, comme Jenny, et s’ils ne faisaient rien, il finirait au même endroit. Il ne le méritait pas.

Charly se décida à prendre les commandes. Oui ce n’était pas dans ses habitudes de jouer au leader mais après tout, Matt ne lui en voudrait surement pas de prendre des initiatives, une fois de temps en temps. Il dirigea son arme vers la fille et lui lança d’une voix forte et espérons le assez sur de lui.

– Toi occupe toi du patient, mais attention un seul mauvais geste et s’en est finit pour toi.

En fait, il n’oserait surement jamais lui tirer dessus, mais ça elle n’était pas censée le savoir non plus. Tandis qu’il tenait toujours son flingue dans sa direction, il lança au médecin qui leur avait demandé pourquoi ils faisaient ça :

– Pour que plus personne ne meure à cause de gens comme vous.

Il se reconnecta sur la jeune femme. Il la menaçait avec son flingue. Elle pouvait soigner le patient, mais elle devait comprendre que ce n’était pas qu’un simple jeu. Elle n’avait pas intérêt d’essayer de jouer au héros, sinon tout pourrait vite se terminer pour elle.
Charly attendait l’intervention de son frère. Il savait qu’il saurait dire ou faire les bonnes choses dans ce genre de situation contrairement à lui.

Noé ne se sentait pas au meilleur de sa forme. Il devait essayer de rester calme pour ne pas provoquer chez lui une crise d’asthme. Il en faisait beaucoup quand il était petit, et ça c’était calmé avec l’âge. Mais il lui arrivait de faire des crises dans des situations stressantes. Et là on pouvait dire que s’en était une. Il sentait qu’il avait du mal à respirer et essayer d’inspirer et d’expirer pour que ça aille mieux. Il n’avait plus l’habitude de prendre ses médicaments avec lui. Il les laissait dans son casier, au cas où. Aujourd’hui, il aurait mieux fait de les prendre avec lui. Mais comment aurait-il pu savoir ce qui allait se passer.

Il voulait comprendre ce qui se passait. Pourquoi ces hommes les avaient-ils pris en otage, pourquoi ils s’en prenaient à eux. Il leur avait demandé. D’accord, ce n’était peut être pas judicieux de sa part de jouer les malins avec des types armés. Mais Noé était le genre de garçon à parler, puis à réfléchir après. Juste après lui, Amélia Stuart ouvrit la bouche pour parler du patient. En effet, celui là était mal en point et avait besoin de soins. Ses constantes s’affolaient. Noé restait là, immobile, réfléchissant à comment il allait se sortir de ce pétrin. C’était un gamin plein d’embrouilles autrefois, mais il s’était toujours sorti des situations sans le moindre petit problème. Mais là, comment pouvait-il faire, alors que le plus jeune des tireurs pointaient son flingue sur lui en permanence. Mais ce n’était pas lui pour autant qui le terrorisait le plus. Le plus dangereux semblait être le plus vieux. Noé avait la sale impression qu’il n’avait rien à perdre.

*Garde ton calme et ne fais pas de conneries.*

Le plus jeune pointa son arme vers Amélia et lui ordonna de s’occuper du patient, tout en précisant qu’un seule faux pas, et elle était morte. Puis il s’adressa à Noé, pour répondre à sa question. Ils faisaient ça pour que plus personne ne meure à cause « de gens comme vous » avait-il dit. Mais qu’est ce que ça voulait dire. Ils étaient médecin, ils étaient là pour sauver des vies, et non pas pour tuer.

Le plus vieux des tireurs s’adressa ensuite au Docteur Moreno. Il lui parlait d’une voix familière comme s’il avait déjà eu affaire à elle auparavant. On allait payer pour ce qu’on avait fait, disait-il, tous. Son air narquois énervait de plus en plus le petit Noé qui avait du mal à se taire et garder son calme. C’était quand même le comble. Visiblement ils avaient perdus quelqu’un. Peut être à cause d’une erreur médicale. Mais était-ce une raison pour faire ce qu’ils faisaient. Œil pour œil, dent pour dent ? C’était donc comme ça qu’ils marchaient. Comment pouvait-on être aussi stupide.

Amélia le sortit de ses songes en l’apostrophant. Elle avait besoin de lui. Elle lui donna du travail à faire et le petit Noé s’exécuta aussitôt. Il avait besoin qu’on lui occupe l’esprit, sinon il pourrait faire n’importe quoi de rage. Il tremblait mais essayait de se contrôler au mieux pour injecter l’amyodarone au patient.

Amélia leur demanda de les laisser partir, il était encore temps d’arrêter tout, leur disait-elle. Mais c’était sans doute inutile. Ils étaient venus et ils ne partiraient pas sans finir leur travail. Noé sentait sa main tremblait. Pas de peur mais plus d’énervement. A quoi bon faire ce qu’ils font, pourquoi discuter s’ils sont venus pour les tuer.

Il se souvenait de sa mère à cet instant précis. Elle était morte d’un accident de voiture après avoir tenté de fuir celui qui la battait pendant des années. C’était une mort injuste et son père en était en parti responsable. Mais même s’il avait eu envie de se venger, Noé ne l’avait jamais fait. Parce que punir quelqu’un de sa propre main peut tout détruire.

*Arrête Noé. Vraiment calme toi. Ce n’est pas des objets en plastique qu’ils tiennent, il faut que tu le comprennes ça.*

L’injustice, il ne la connaissait que trop bien. Il avait sans doute baigné dedans toute sa vie. Mais là s’en était trop. Tout ce qu’ils faisaient n’avaient aucun sens.

– Vous voulez quoi de nous ? Qu’on pleure sur votre sort ? Chaque jour des gens meurent, mais tout le monde ne prend pas un flingue pour se venger. Vous vous prenez pour des héros, vous voulez rétablir la justice ? Tout ce que vous allez réussir c’est faire du mal à des innocents, et finir votre vie en taule.

*Non mais quel idiot. Tais toi maintenant et ne bouge plus si tu ne veux pas être le premier mort dans cette prise d’otage.*

Il savait ce qu’il venait de faire, il en avait conscience. Les choses allaient dégénérer. S’il n’y avait eu que le jeune, cela aurait pu passer. Mais Noé fixait le plus vieux des tireurs, et il voyait dans ses yeux qu’il n’aurait jamais du dire ce qu’il venait de dire …

♪♫ Il vaut mieux mourir honnête que vivre tout une vie de mensonge …♫♪

Le Docteur Moreno semblait se rappeler enfin d’eux. Evidemment puisqu’elle était sur le cas de leur sœur. C’était sans doute l’une des responsables de sa mort. Charly n’était encore qu’un gamin à l’époque et il avait cru le Docteur quand elle lui avait dit qu’ils avaient tout fait pour elle, et qu’ils étaient sincèrement désolé. Mais Matt l’avait mis au courant très vite que ce n’était que des paroles en l’air, que c’était à cause des médecins que Jenny avait rejoint leurs parents dans un autre monde. Même si le jeune homme était terrifié, il se devait de suivre et soutenir son frère. C’était la seule famille qui lui restait, et lui, s’était toujours occupé de lui depuis qu’il était tout petit. Il avait comme une dette envers lui et c’est pourquoi il ne l’abandonnerait pas non plus pour cette vengeance.

Matt leur annonça qu’ils allaient tous payer pour ce qu’ils avaient fait. Charly se demandait s’il disait vrai. Ils étaient venus ici pour faire du mal aux responsables. Mais il y avait quand même dans cette pièce des gens innocents. A commencer par le patient. Mais cette fille Amélia et ce garçon Noé, il ne les avait jamais vu auparavant. Ils ne pouvaient pas être responsables de la mort de leur Jenny chérie.

La fille s’occupait toujours du patient et demanda à Noé de venir l’aider. Charly pointa son flingue sur le jeune homme pour être sur qu’il ne fasse pas de conneries. Il avait une lueur enfantine dans le regard, un peu comme celle que Charly avait. Peut être avaient-ils les mêmes centre d’intérêt. Peut être était ce quelqu’un de bien qui n’avait rien demandé à personne, comme tous les autres gens de cette pièce d’ailleurs.

*Pas de sentiments Charly, n’oublie pas ce que t’as dit Matt.*

Ils ne peuvent pas sauver tout le monde. Affirma la jeune femme d’une voix douce, puis elle implora à Charly de les laisser partir. Elle avait raison, il était encore temps d’arrêter tout ça, avant qu’il ne soit trop tard. Sans s’en rendre compte, le jeune homme avait baissé quelque peu son arme. Mais malgré tout ce que disait la fille, ils ne pourraient pas arrêter. Il connaissait Matt et il savait qu’ils ne repartiraient pas de sitôt. Il fit un désolé de la tête à la jeune femme. Ce qu’il regretta immédiatement. Il n’aurait pas du faire ça. Et ça n’allait surement pas plaire à Matt non plus. Il se reprit et tendit son flingue en sa direction pour reprendre le dessus.

Mais là, le « gamin », le plus jeune des médecins : Noé, commença à parler, d’une voix forte, d’une voix où l’on pouvait décelait de la colère intense. Son attitude ne laissait présager rien de bon. Il ne fallait pas qu’il dise n’importe quoi.

– Vous voulez quoi de nous ? Qu’on pleure sur votre sort ? Chaque jour des gens meurent, mais tout le monde ne prend pas un flingue pour se venger. Vous vous prenez pour des héros, vous voulez rétablir la justice ? Tout ce que vous allez réussir c’est faire du mal à des innocents, et finir votre vie en taule.

Oh oh. Matt n’allait surement pas laisser passer ça. Pourquoi avait-il eu l’idée d’ouvrir sa bouche celui-là. Ce qu’i avait dit, Charly s’en fichait. Bien qu’il avait peur de finir en prison. Il avait peur de la réaction de son frère. Il fallait qu’il joue le jeu. Il pointa donc son flingue sur lui en lui ordonnant de se taire.

Puis il regarda Matt, le cherchant des yeux, pour savoir ce qu’il devait faire.

Noé savait bien que ce qu’il venait de dire était totalement idiot dans ce genre de situation. Tout le monde allait sans doute penser qu’il était complètement fou ou qu’il voulait se la jouer héros en se mettant en avant. Mais pas du tout. Ce n’était pas ça. Pourquoi il avait dit ça ? Pour commencer par ce qu’il le pensait évidemment. Mais aussi pourquoi ces mecs devraient faire la loi avec leur pistolet. Ils n’y étaient pour rien dans le décès de cette femme et pourtant c’était eux qui se retrouvait du mauvais côté de la gâchette. Noé avait toujours été quelqu’un d’impulsif, peut être même trop. Mais il ne se voyait pas en tant que victime. Attendre là, en se pliant en quatre pour que ces mecs finissent de toute façon par faire ce qu’il veut ? A quoi bon.

Noé fixait le plus jeunes des frères. Il semblait terrorisé. Mais après tout c’était normal. Ce n’était qu’un gamin, et il était encore plus jeune que Noé. Pourquoi était-il là ? Il s’était sans doute fait enrôler par le plus vieux des tireurs. Et malheureusement pour lui, ce choix il le payerai toute sa vie. C’était du gâchis. Et le plus vieux ? Comment pouvait-on se réveiller un matin en ayant l’idée de faire une prise d’otage pour venger l’un de ses proches. Se venger ? Qu’y a-t-il de plus idiot ? Qu’ils tuent une ou dix personnes, rien ne ramènera la pauvre personne qu’ils avaient perdue.

Pendant ce laps de seconde où rien ne se passa, après les paroles de Noé. Il pensa à la vie après la mort. S’il y en avait une, qu’est ce que diraient les morts. Qu’est ce que dirait la personne qui, de part sa mort, avait causé une situation aussi injuste.  En fait, Noé espérait qu’il n’y avait rien après. Ou du moins qu’on ne puisse pas voir les vivants. Il aurait tellement honte que sa mère le voit ainsi. Comme un idiot, qui fait le guignol devant un flingue. Comme un gamin qui risque sa vie pour défendre ce qu’il pense, comme quelqu’un qui n’a rien à perdre …

Et c’est à ce moment là que perdus dans ses pensées, il ressentit une terrible douleur dans son épaule. La sentence était tombée, et Noé s’était fait tirer dessus. Par qui ? Il n’aurait pu le dire. Perdus dans ses pensées, il n’avait même pas regardé. L’agressivité de l’impact le fit tomber sur le sol du bloc, et il entendit un lointain « à qui le tour. »

Il était comme perdu entre deux mondes. Il n’entendait qu’à moitié ce qui se passait dans le bloc. Sa blessure à l’épaule lui faisait vraiment mal. Jamais il n’avait ressenti une sensation pareille. Il revint plus ou moins à lui quand il entendit Amélia le traiter de con. Elle émettait l’hypothèse comme quoi il était suicidaire. Elle ne comprenait rien. Vraiment rien. Mais Noé n’était pas vraiment en mesure de se défendre tout de suite, il lui fallait quand même quelques minutes pour reprendre ses esprits.

Il entendit qu’elle lui demanda si ça allait. Il lui répondit d’un oui aussi bas qu’un murmure. Mais Amélia qui traitait de suicidaire Noé, il y a quelques instants, allait faire comme lui en s’adressant aux tireurs. Elle parla mais Noé ne se concentrait pas vraiment sur ce qu’elle disait. Il avait sa main, appuyé sur la serviette pour arrêter l’hémorragie.

« Si j’étais à votre place, je dégagerai vite fait bien fait de ce bloc. » Stupide comme phrase. Stupide face à des tireurs. Mais à ce moment là, il se sentait plus proche mentalement d’Amélia. Comme s’ils étaient un peu pareils au fond. Tout le deux complètement idiot.

Il avait tiré sur le plus jeune. Matt avait mis une balle dans l’épaule de ce Noé. Même s’il savait ce qu’il arriverait, Charly ne le pensait quand même pas capable. Tirer sur quelqu’un était un acte horrible. Et lui savait que malgré tout, il n’en serait jamais capable. Il vit le jeune homme s’effondrer sur le sol et fut par un moment tétanisé. Ce n’était pas une blessure mortelle mais c’était quand même un acte horrible pour le corps. Et si par la faute de Matt, le jeune homme avait des séquelles ? Non il ne fallait pas penser à ça. Il était avec son frère du début jusqu’à la fin. Après tout, il ne connaissait pas ces médecins. Il ne devait pas faire de sentiments, tout comme Matt.

Mais il n’était pas vraiment comme ça. Au fond Charly ce n’était pas un mauvais garçon. Mais Matt était son frère, et comme ils avaient perdus leurs parents, et que c’était lui qui s’était occupé de lui … Il le soutiendrait et ferait tout pour avoir l’admiration de son frère. En fait ce qu’il recherchait c’était de la reconnaissance. Charly le suivrait partout, simplement pour que Matt soit fier de lui.

Mais il était quand même terrorisé. Le garçon perdait beaucoup de sang et c’était quand même assez impressionnant à voir tout ça. La fille s’occupait de lui, ce qui rassura quelque peu le jeune homme. Mais on dirait que les paroles provocantes de Noé avaient provoqué une épidémie. Puisque c’était au tour d’Amélia de défier les deux tireurs. Ce n’est pas une raison de venir tirer sur des innocents disait-elle. Ils n’avaient pas le droit de venir détruire des vies, sous prétexte que la leur l’avait été. Elle les menaça leur disant qu’ils avaient intérêt de dégager d’ici vite.

Il devait réagir et même si Charly aurait laissé à Matt le travail, il savait qu’il devait faire quelque chose. Il fallait qu’il montre à son ainé qu’il pouvait compter sur lui, qu’il ne le lâcherait pas, même s’il avait extrêmement peur. Bien qu’il aurait aimé partir sur le champ comme le proposait Amélia.

Charly tendit son flingue en direction d’Amélia, et se rua sur elle pour l’attraper. Il la prit dans ses bras, de façon à se trouver dans son dos et pointa son pistolet sur sa tempe. Elle ne pouvait rien faire sans risque qu’il appuie sur la gâchette. Il avait le pouvoir et elle devait le savoir. Charly espérait que son initiative le remettrait dans les bonnes grâces de Matt.

*T’es pas ce genre de personne Charly.*

– Je m’appelle Charly. Charly Dawson.

Lui murmura t-il à l’oreille pour qu’elle seule l’entende. En effet, un peu plus tôt, avant que l’autre fasse son discours, elle lui avait demandé comment il s’appelait. Pourquoi lui avait-il dit ça maintenant ? Peut être pour qu’elle comprenne qu’il n’était pas un monstre. Et que pour dans son intérêt, comme celui de Charly, il fallait qu’elle se tienne tranquille.

– Vous devez arrêter de croire que vous êtes invincible. Il n’a peut être que l’épaule de touché, mais le prochain coup que l’on tire sera mortel pour l’un d’entre vous, alors pour votre propre sécurité, arrêtez de jouer les héros.

Annonça le jeune homme en guise de menace. Ils n’avaient pas forcément à se méfier de lui mais surtout de Matt. Lui ne rigolait pas le moins du monde et n’aurait surement aucun scrupule à ôter la vie à l’un d’entre eux.

Il avait toujours le flingue sur la tempe de la jeune femme, il plaqua contre le mur pour être face à elle, et surtout dos à Matt, son pistolet toujours tendu en sa direction.

– On arrête de jouer maintenant.

Lança t-il d’une voix forte tout en regardant la jeune femme avec ses yeux suppliant. Il aurait tellement aimé ne pas être là, avoir une vie normale. Il aimerait repartir d’ici et que tout redevienne comme avant. Mais malheureusement rien ne sera plus pareil.

Le coup de feu avait tout bouleversé. Avant, ce n’était qu’une prise d’otage. Et même s’il y avait du danger, tout était contrôlable. Mais maintenant que l’un des tireurs avait ouvert le feu, on ne savait vraiment pas comme tout cela allait finir. Jackson avait peur pour ses pairs, et en particulier pour Amélia. Et si c’était elle qui avait reçu la balle ? A part si le coup avait été tiré en l’air, quelqu’un était sans douté blessé, en train de se vider de son sang, ou pire. Qu’est ce qu’il fallait faire ? La raison ordonnait de rester dans ce bloc en attendant que les policiers fassent leur boulot. Mais son cœur lui disait de partir, d’aller dans le bloc d’à côté et advienne que pourra.

Elena demanda s’ils devaient y aller. Bien sur que l’idée était stupide mais Jackson voulait y aller. Du moins pour s’assurer que tout le monde était encore en vie et que le Seattle Grace n’allait pas subir une perte. La jeune femme ouvrit la porte tout doucement, surement pour voir si personne n’était dans les couloirs. Elle annonça qu’il n’y avait pas un chat. C’était sans doute le moment d’intervenir. La jeune femme s’adressa à Hailey, comme si c’était la plus dure à convaincre. Mais elle avait raison, si on restait là, qui sait ce que feront les gens. Peut être qu’ils tueront tout le monde avant de partir.

Finalement Hailey après une remarque sarcastique, révisa son point de vue. De toute façon ils n’avaient pas vraiment le choix. Soit ils restaient là, et les tireurs faisaient encore plus de victimes, soit ils y allaient et peut être que la situation allait se calmer. Mais bon ça rien n’était moins sur non plus. Mais de toute façon ils n’avaient plus le temps de réfléchir, le temps était compté désormais.

– Très bien. Ceux qui veulent rester dans le bloc peuvent. Pour ceux qui veulent me suivre, on y va.

Lança Jackson tout en tendant des plateaux à instruments et des scalpels à Elena et Hailey. Jackson n’obligeait personne à venir. Il comprenait parfaitement que certaines personnes ne veulent pas risquer leur vie pour des collègues. Mais pour Jackson, tout était décidé. Il irait dans ce bloc. Il prit donc un plateau pour pouvoir se protéger du mieux qu’il peut, et un scalpel en guise d’arme. Il savait que ça ne ferait pas grand-chose face à deux types armés surement sans scrupule. Mais de toute façon, il ne pouvait plus reculer maintenant.

Il ouvrit la porte doucement et entreprit d’arpenter les couloirs suivi de près par Hailey et Elena. Deux infirmières étaient restées dans le bloc. Jackson ne leur en tenait pas rigueur. Il les comprenait. Mais lui avait trop à perdre en restant dans le bloc à attendre.

Ca y est, ils étaient tout prêts. Et comme dans un élan d’héroïsme, il entra dans la salle. Un coup d’œil express pour voir que c’était Noé, la personne qui avait été touché par la balle. Peut être qu’il fut soulagé un instant en voyant que ce n’était pas Amélia. Mais en voyant le sang qu’il perdait, il ne le fut pas tellement que ça. Noé avait beau être ce qu’il était. Il était quand même l’un des leur. Jackson pointait son scalpel sur l’un des hommes comme si cela allait changer quelque chose.

– Ecoutez moi bien, c’est fini. Vous ne ferez plus de mal à ces médecins. Le FBI est en chemin, il est dans l’hôpital et ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’il ne vienne ici. Vous avez le choix, soit vous partez sans faire de mal à plus d’innocents, soit vous continuez le massacre et vous finissez votre vie en prison.

Il ne criait pas. Il voulait juste qu’ils entendent un minimum raison pour partir de cette pièce. Il ne voulait qu’une personne de plus soit blessée, à cause d’homme qui recherche surement une justice. De toute façon, ils s’étaient tous déjà mis dans une situation pas très stable, donc un peu plus ou un peu moins. Il espérait néanmoins que les policiers se dépêcheraient d’arriver au cas où ça devrait dégénérer.

Charly ne voulait plus de cette situation. Il savait que c’était une énorme erreur d’avoir fait tout ça. C’était sous l’influence de son frère qu’il avait accepté mais maintenant qu’il se rendait compte de tout ce qu’il pouvait perdre, il n’avait qu’une envie : de s’enfuir en courant. Mais c’était sans doute trop tard. Il avait mis un flingue sur la tempe d’une jeune femme quelques secondes plus tôt. Pas pour la tuer, encore moins pour lui faire peur. Mais peut être pour lui faire comprendre à quel point il était désespéré lui aussi. Toutes ces personnes qu’ils avaient pris en otage avaient l’air d’être des gens biens. Et même le garçon qui avait reçu une balle, avait-il fait le mal au point de se faire abattre ? Surement pas.

Elle était plaquée contre le mur, face à Charly, et ses yeux suppliant. Il ne savait pas ce qu’il faisait, mais il savait ce qu’il voulait. Que tout le monde sorte vivant de ce chaos monumental. Espérons que Charly veuille lui aussi la même chose. Elle lui annonça que tout ça n’était pas un jeu, que dans quinze minutes, le gamin serait mort. Non, il ne voulait certainement pas être responsable. Charly desserra son emprise sur la jeune femme pour qu’elle puisse se déplacer. Il n’avait rien fait, il avait le droit d’être soigné.

Comme s’il n’avait pas vu que Charly l’y avait autorisé, Matt y mis son grain de ciel en l’autorisant tout en précisant qu’il lui tirerait dessus si elle faisait un seul faux geste. No Matt ne pouvait pas faire ça, abattre un nouvel innocent serait encore plus cruel. Surtout que cette fille ne cherchait qu’à sauver son ami, son collègue.

*J’ai envie de partir. De m’enfuir loin. Inutile Matt ne te laissera pas faire.*

Et puis tout se passa extrêmement vite. Sans qu’il puisse vraiment comprendre ce qu’il se passait, des gens apparut dans le bloc. Des policiers ? Peut être une porte de sortie. Non, ils ressemblaient à des médecins avec leur blouse. Sauf qu’ils tenaient chacun u plateau et un instrument. Comme s’ils voulaient se protéger.

Il y avait trois intrus. Un homme qui semblait être le chef de l’action et deux femmes qui se trouvaient à peine derrière lui. Il parla. Leur annonça que le FBI était en chemin, que c’était plus qu’une question de temps. Charly ne voulait pas finir sa vie en prison. Mais c’était Matt qui décidait. S’il prenait la fuite sans son autorisation, il prendrait très cher. Ca ne valait pas le coup. Contre toute attente, son frère attrapa son bras violemment.

– On se tire Charly. Et dépêche-toi.

Matt tenant toujours son pistolet tendu pour que personne ne l’attrape, sortit de la pièce. Charly le suivait, imitant son frère. Mais avant de sortir, il eut un regard pour cette jeune femme, celle qui voulait à tout pris sauver son pair. Il lui fit un faible sourire et lui murmura.

– Bonne chance.

Avant de disparaître à son tour par la porte. Charly savait dans tous les cas qu’il ne ressortirait pas de cet hôpital. S’il se faisait attraper, il finirait un bon nombre d’années derrière les barreaux. Tout ça pour avoir suivi son frère dans sa folie …

Charly desserra un peu son étreinte de sorte que je puisse aller refaire un point de compression sur l'épaule de Noé. Étant donné la flaque de sang qui s'étendait à coté de lui, je m'étais trompée et la balle avait finalement touché une artère. Le pronostic n'était pas très bon pour Noé, si nous restions là encore une dizaine de minutes il n'aurait sûrement aucune chance. « Génial pour un bébé médecin qui n'a encore rien fait de sa vie. » J'éviterai de faire cette remarque à Noé...

L'autre tireur, son frère, m'indiqua également que je pouvais aller m'occuper de lui, comme si il n'avait pas vu que Charly m'avait libérée de son emprise. Pas beaucoup de communication entre ces deux là... Peut-être pourrions nous en tirer avantage par la suite. Seulement Noé ne s'en tirerait peut-être pas d'ici là... Je fit calmement quelques pas vers lui et sourit, de sorte qu'il garde confiance. Le jeune homme oscillait entre conscience et inconscience, son corps était en état de choc et avait besoin de soins au plus vite. Étrangement j'étais très inquiète pour lui, même si nous ne nous connaissions pas. Nous n'étions pas si différents finalement.

Tout à coup, comme un phare dans la tempête, Jackson et deux jeunes femmes firent irruption dans la pièce. Alors ça, on pouvait dire que c'était inattendu. Je savais bien que Jackson était d'un courage sans faille mais de là à risquer sa vie pour venir nous aider... Il fit un discours digne d'un agent du FBI, incitant Charly et Matt à sortir du bloc avant que quelque chose d'affreux ne se passe. Le plus vieux attrapa le bras de Charly puis ils partirent en trombe. Et moi je restai là, au milieu de la pièce, perdue par rapport à tout ça. Instinctivement je jetai un dernier regard en direction de Charly. Il n'était pas méchant au fond, le blondinet n'avait juste pas bien choisi ses fréquentations. Qui sait, s'il était né dans une autre famille il serait peut-être devenu quelqu'un, plutôt que de passer sa vie en prison. « Bonne chance » murmura-t-il à mon intention. Comment pouvait-il dire ça ? Il n'avait aucune excuse, le jeune homme avait été d'accord avec son frère pour faire cette prise d'otage et avait consenti à ce qu'ils se vengent, donc que des médecins soient blessés voire tués. Il me flanque la peur de ma vie, pointe un flingue sur ma tempe et il part en me disant « Bonne chance » ? Vous y croyez vous ? Ca partait surement d'une bonne intention, il voulait se donner bonne conscience. Toutefois j'étais incapable de lui répondre, et de toute manière je voyai déjà la fratrie disparaître au coin du couloir.

• Il faut s'occuper de Noé, l'artère subclavière a été touchée, je crois, et la carotide primitive a peut-être été entaillée. Notre patient doit être emmené et vu par Shepherd ou un autre titulaire, au cas où. J'ai du faire la craniectomie et la dérivation.
  

Dis-je automatiquement, d'une voie neutre. Mon corps s’affaissa près de Noé puis je repris mon point de compression afin de stopper l’hémorragie, Jackson et les deux jeunes femmes qui étaient intervenues vinrent m'aider. Et tout se passa très vite. J'eus l'impression de vivre ça de l'extérieur, comme si vous regardiez défiler votre vie derrière un miroir.

Je repris un semblant de réflexion quand des policiers en uniforme firent irruption, mais restèrent à l'extérieur du bloc pour laisser l'équipe médicale s'occuper de Noé et de notre patient. C'était fini, incident clos... Mes yeux se posèrent sur Jackson, à quelques centimètres de moi. Qu'aurions nous fait sans eux ?

• Sortons d'ici. Partons... loin.
  

D'une part à cause de tout le sang qui tachait ma blouse et mon pantalon, d'autre part car les émotions reprenaient le dessus, il le fallait bien à un moment ou à un autre... Je ne voulais pas etre de celles qui pleurent indéfiniment quand elles vivent un événement pareil, parce que tout le monde les trouve soit pathétiques, soit dingues et prêtes à péter un plomb. Néanmoins il fallait s'en remettre, mettre de coté ce qui s'était passé et reprendre le dessus.

J'étais incapable de réfléchir trois secondes de suite, tout ce que je savait c'est qu'il fallait que je quitte cet endroit.

Les policiers purent enfin entrer dans le bloc et prendre des photos de la scène. Jackson, Elena, Hailey et moi furent interrogés par la police et nous dumes remettre nos vetements aux enqueteurs. Ensuite toutes les personnes présentes purent partir. En sortant de l'hopital avec Jackson a mes cotés je remarquai Charly à l'arrière d'une voiture de police, son frère dans une autre. Tout est bien qui fini bien, dirai quelqu'un qui voit la vie en rose. Pour ma part je concluerai juste que c'était une journée éprouvante dont chacun se remettrait difficilement. Mais la vie continue.